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Oum Bilal et la réforme de soi, insha'Allah
2 mai 2012

"Autorité" n'est pas incompatible avec "éducation non violente"

 

Jusqu’alors, nous avions surtout parlé de la communication non violente que l’adulte doit entretenir avec son enfant, en suivant l’exemple du meilleur des hommes, notre bien aimé Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui). Il nous a semblé judicieux de faire un point il y a deux semaines. En effet, d’après vos retours d’expérience, pour certains, cette éducation sans violence est assimilée à une forme de laxisme. Il y a deux semaines nous vous avions alors proposé un article sur les limites indispensables pour le bon développement de tout être, afin d’éclairer cette éducation « alternative ». Aujourd’hui nous allons parler de l’autorité, si difficile à acquérir, si simple à perdre…

Avoir de l’autorité et être respecté

Avoir de l’autorité, c’est simple pour un adulte lorsqu’il est face à un enfant. Être respecté, c’est beaucoup plus dur. L’éducation sans violence intervient en ce sens. Elle fonde une relation de confiance et de respect. L’enfant doit être entouré de règles élémentaires. Et pour transmettre ces règles, il y a aussi des règles simples à respecter pour nous, adultes.

At-Tabarânî cite Aboû Hourayra selon lequel le Prophète (Paix et Bénédiction sur lui) a déclaré : « Aidez vos enfants à faire le bien. Celui qui le veut, peut débarrasser son enfant de l’indocilité ».

 

Faites toujours ce que vous dites

Cela oblige d’une part à mesurer vos propos, mais cela donne également du poids à vos mots. Lorsque vous avez donné votre parole, lorsque vous promettez ou menacez, exécutez vous ! Sauf bien entendu si vous avez menacé votre fils de lui jeter une savate dans la tête s’il ne se pousse pas de devant la télévision… Lorsque vous n’êtes pas certain de pouvoir faire ce que l’enfant vous demande, ne le lui promettez pas, et expliquez lui pourquoi. N’avoir qu’une parole, cela force le respect, même des plus petits.

 

Soyez toujours cohérents dans vos requêtes, votre attitude et vos humeurs. Ne réclamez à vos enfants que ce qui est possible et réalisable. Prenez garde de ne pas avoir des sauts d’humeur trop fréquents. C’est un obstacle à l’autorité. Essayez autant que faire se peut d’être constant, et juste.

 

Devenir responsable

Si vous êtes justes, n’avez qu’une parole, et si vous représentez l’équilibre, vos enfants se laisseront guider. Leur développement sera celui d’un enfant, vous gâtant de ses bêtises, de ses colères mais surtout de beaucoup de reconnaissance et d’amour. Pour les aider à devenir des êtres responsables, il faut leur apprendre dès tout petit à assumer leurs faits et gestes. Laissez les prendre part aux décisions familiales, ne les laissez jamais à part de vos discussions, consultez les lorsqu’il est question de les punir… Cela les fera mûrir, et les poussera à s’investir.

‘Abdourrazzaq rapporte d’après ‘Ourwah (raa) à qui son père l’a raconté : « Le Prophète (ou peut être Aboû Babr ou bien ‘Omar, que Dieu les agréé) a dit à un homme qui blâmait son fils pour quelque faute : « Ton enfant n’est qu’une flèche de ton carquois. »

Pour avoir de l’autorité sans devenir autoritaire, il y a quelques notions à ne pas oublier. Ne critiquez jamais votre enfant, mais ses actions. Un tyran rabaisse ses sujets en les définissant directement. Un souverain juste soulèvera les problèmes et appellera son peuple à les régler. D’autre part, ne réglez qu’un problème à la fois, sans ressortir les vieilles rancunes du passé, sauf s’il y a un rapport direct avec le souci à régler. Et enfin ne montrez jamais votre peine lorsque vous tentez de responsabiliser votre enfant. Il peut pleurer, bouder ou être en colère. C’est à vous adulte d’avoir une vision globale, et d’aider votre enfant à se construire afin qu’il ne soit pas étonné des règles que lui imposeront la vie. L’Islam, la société, l’école, tout est un ensemble de règles, de limites, qu’il est plus facile d’accepter lorsqu’on a été éduqué pour.

Des petits conseils pour avoir de l’autorité tout en étant respecté… Et en respectant les droits de nos enfants.

Sahl Ibn Sa’d raconte le récit que reproduisent Al Boukhârî et Mouslim : « Un jour, on apporta une boisson au Prophète dont il but quelques gorgées. Et comme à sa droite se trouvait un enfant, tandis qu’à sa gauche se tenaient des personnes âgées, il demanda à cet enfant : « Me permets-tu d’en donner d’abord aux autres ? » L’enfant déclina cette demande et dit : « Non par Allah, ô messager d’Allah ! Je ne cèderai mon droit auprès de toi à quiconque ! ». Le Prophète lui tendit alors la carafe ». Razine ajoute cette précision sur l’identité de l’enfant « Il s’agit d’Al Fadl Ibn ‘Abbas ».

 

Chronique d'Oum Zaza, Ajib.fr

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